EVITA, le destin fou d’Eva Peron
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Thème
• Maria Duarte (1919-1952), devenue Eva Peron après son mariage en 1945 avec le futur dictateur argentin Juan Peron, a fasciné le monde entier : devenue une icône de son peuple, sa vie fut brève, puisqu’elle décède à 33 ans.
• Elle inspira en son temps haine, admiration, interrogation. Ambitieuse et amoureuse, elle passa du rôle de comédienne à celui de politicienne, auréolée d’un charisme indéniable.
• Mais qui fut réellement Eva Peron ? C’est à cette question que le spectacle éponyme tente de répondre, sans toujours parvenir à faire la part entre le mythe construit en son temps (puis pieusement entretenu par les péronistes) et la véritable personne.
Points forts
• La scénographie est singulière et frappante : le personnage est debout immobile sur un grand plateau tournant vêtu d’une immense robe de soirée blanche immaculée et démesurée, tout droit sortie d’un conte de fées et c’est sur cette robe que sont projetées des images d’archives.
• La performance de l’acteur (Sébastian Galeota).
Quelques réserves
• L’idée évoquée plus haut ne fait pas un spectacle entier, car passé le premier quart d’heure, il reste à percevoir la vérité du personnage, ce qui intervient tardivement et avec peine.
• La répétition des noirs entre chaque scène est un frein pour la lisibilité du spectacle, d’autant qu’aucune transition pouvant donner un sens ou même une idée artistique ne vient les justifier. Ces arrêts donnent plus l’impression de coupures arbitraires que de passages au chapitre suivant.
• Le manque de nuance vocale nous entraîne souvent dans une répétition mélodique qui altère l’écoute d’un texte narratif et nous freine dans une éventuelle empathie ou antipathie. Il y a bien quelques cris de douleur de temps à autre, mais cela ne suffit pas à donner l’ampleur de la palette d’émotions que traverse le personnage.
• Le manque de gestuelle voulue par le metteur en scène impose et limite l’interprète dans son expression.
Encore un mot...
• En prétextant des confidences d’Eva Peron à son coiffeur, qui se retrouve obsédé par son idole au point de se sentir incarné-désincarné par elle, le metteur en scène nous propose une image assez convenue d’un personnage iconique pourtant assez étrange.
• On peut néanmoins recommander ce spectacle à ceux qui, ignorant tout d’Eva Peron, souhaiteraient un premier contact avec ce personnage.
Une phrase
« Je ne jouerai plus les grandes femmes de l’histoire… j’en serai une ! »
« Ne pas s’apitoyer sur son sort mais s’en servir pour s’apitoyer sur celui des autres. »
L'auteur
• Diplômé des Conservatoires de Paris, Stéphane Druet joue et met en scène de nombreux spectacles – notamment musicaux dès 1995. En 2004, sa mise en scène de l'opérette Ta bouche de Maurice Yvain est nommée pour la meilleure révélation de spectacle et le meilleur spectacle musical au prix Molière. Il est de même nommé en 2006, pour la mise en scène de l'opérette Toi c'est moi dans la catégorie meilleur spectacle musical.
• L’auteur cultive des affinités avec l’Argentine, puisqu’il a fondé à Paris, en 2010, le festival Nuits d'été argentines, où il donne pour la première fois la comédie-musical On dit de moi à Buenos Aires. Druet reçoit en 2018 prix Molière du meilleur spectacle musical pour L'Histoire du Soldat.
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