Dans le coeur de Georges
Infos & réservation
Thème
- Joha Heiman, la « petite amie » de Brassens qui a partagé sa vie pendant trente quatre ans, nous raconte leur rencontre au métro Plaisance en 1947, leur amour, ses jalousies mais surtout son admiration. Elle, que le chanteur appelait Püpchen (petite poupée), distille ses souvenirs révélant au-delà de sa rusticité bien connue, l’immense tendresse de ce rebelle.
- Ce récit enjoué est ponctué d’une quinzaine de chansons judicieusement choisies : des Passantes à Supplique pour être enterré à la plage de Sète, en passant par 95 fois sur cent et Stances au cambrioleur.
Points forts
- L’interprétation est de grande qualité : la voix acidulée est bien placée, extrêmement juste et tout à fait plaisante, secondée par une guitare parfaite.
- Mais surtout, on ne peut que saluer la liberté d’une appropriation qui donne à entendre d’une autre façon ces chansons que tout le public présent connaît et écoute dans un silence quasi religieux. En effet, exceptée Patachou, peu de femmes se sont risquées à interpréter Brassens, et Livane met en relief la subtilité et la complexité musicale des compositions et la dentelle des textes.
Quelques réserves
- C’est par la mise en scène que pèche ce spectacle : était-il indispensable de faire bouger à ce point une chanteuse de talent, mais dont le mouvement n’est pas le point fort ? Les premières chansons, scandées par une gestuelle volontairement mécanique et gauche (la parodie de Singing in the rain à propos du Parapluie est particulièrement ratée) laissent le spectateur perplexe. L’autodérision ne suffit pas toujours
- Les looping ne sont pas non plus toujours complètement satisfaisants et freinent un peu le beau dynamisme de l’ensemble.
Encore un mot...
Il fallait de l’audace, voire de la témérité pour s’attaquer, après Maxime Le Forestier, à ce monument de la chanson et de la poésie française qu’est Brassens, pour tout un spectacle. Le pari est gagné et on passe un joli moment, original et savoureux, sans mélancolie excessive.
Une phrase
Brassens « Je me tournais vers les femmes qui s’emmerdaient avec leu mari quoi. Comme il y en avait plein… il y en avait beaucoup, seulement en province elles n’osaient pas le manifester. »
Püpchen : « Les gens pensent que j’étais dans l’ombre de Brassens. Mais moi, moi j’ai eu la sensation d’être dans la lumière de Georges. "
L'auteur
Habituée des scènes, la chanteuse Livane a présenté en 2019 à Avignon un hommage aux chanteuses réalistes avec un spectacle intitulé Piaf, Fréhel, Damia et moi, déjà mis en scène par le comédien et metteur en scène Xavier Berlioz. Le spectacle, qui avait été créé au Théâtre de la Grande Ourse a été ensuite repris au même théâtre de 10h.
Ajouter un commentaire