Bon anniversaire Jean
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Thème
• Fanny Ruwet se remémore la jeune fille qu’elle était, tout juste entrée dans l’adolescence, quand elle fut invitée par erreur à l’anniversaire d’un certain Jean dans une patinoire, lieu emblématique (ça glisse, c’est casse-gueule...).
• Cet épisode traumatique forme le point de départ d’une chronique de la loose ordinaire sur fond de misanthropie et d’incommunicabilité, sauf avec ses animaux de compagnie et de réconfort que sont les phasmes...
Points forts
• Après nous avoir accueillis d’un « Merci d’être là ! Je serais vous, je serais en terrasse... », la “stand uppeuse“ s’engage résolument dans l’autodérision (« Vers quoi tu te vois évoluer à l’avenir : vers la dépression » / « Elle est plus drôle sur France Inter »).
• Mais elle se distingue vite de pas mal de ses consœurs et - frères, englués dans l’humour sociétal couches-culottes, easy listening et sans risque à la Fl. Foresti ou Gad Elmaleh. Contrairement à eux, elle lorgne du côté de ces comiques jadis assez percutants et réputés en leur temps (on songe par exemple à Patrick Font et, bien sûr, à Pierre Desproges), par sa propension à l’irrespect, au grinçant, à la limite de la méchanceté : sur les attentats (voir plus bas), les enfants (impubliable ici, quoique drôle et assez vrai), le pathos lacrymal médiatiquement orchestré (« On peut aller loin avec la pitié : regardez Gregory Marchal »), jusqu’aux tueurs en série à la Marc Dutroux (Belgitude oblige).
• Mais ne confondons pas pour autant Fanny (Ruwet) avec Jean-Marie (Bigard, pas l’autre), car si l’une est volontiers et délibérément grossière, mais jamais vulgaire, pour l’autre, c’est exactement l’inverse.
• Le spectacle met très justement l’accent sur le rôle du comique dans la gestion et la mise à distance des émotions ressenties.
Quelques réserves
Ils sont plus de forme qu’ils ne portent sur le fond :
• Le spectacle se présente comme un stand up, ce qui suppose une certaine liberté de ton parfaitement assumée par Fanny Ruwet, mais également une présence physique et une expressivité qui font un peu défaut à l’impétrante, à ce jour plus à l’aise derrière un micro radiophonique que celui d’une scène.
• En effet, il ne suffit pas de tripoter le pied de micro, de pouffer à ses propres blagues ou de multiplier les « euh » tout en balançant des vannes (plutôt bien tournées et senties) l’air de ne pas y toucher pour optimiser leur impact. Le stand up - c’est l’une des grandes difficultés du genre - suppose de savoir bouger sans gesticuler, de jouer sur une gamme plus étendue d’expressions, bref incarner une présence.
Encore un mot...
Fanny Ruwet met les pieds dans le plat (pays qui est le sien).
Une phrase
« Les attentats, c’est comme la Star Academy : on se souvient de toi si c’est la première fois. »
L'auteur
• Fanny Ruwet, 26 ans, de nationalité belge comme Charline Vanhoenecker et Marc Dutroux (dont il est souvent question), est familière aux auditeurs de France Inter, où elle commet des chroniques pour La bande originale de Nagui. Parallèlement, elle écrit pour la série Drôle de Fanny Herrero (sur Netflix). Son podcast hebdomadaire Imagine ça parle de ça consiste, en s’inspirant des journalistes qu’elle a côtoyé-e-s, de parler d’un livre qu’elle n’a pas lu sur la simple base de son titre...
• Bon anniversaire Jean ! tourne déjà depuis plus d’un an, en France, en Suisse, et en Belgique, où il s’est donné plus d’une fois, sais-tu ?
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