Arletty, comme un oeuf dansant au milieu des galets
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Thème
• Nous sommes en 1944 et assistons, depuis une loge, à l'habillement de la comédienne. Celle-ci s'apprête à interpréter Arletty. Nous suivons son arrestation, ses interrogatoires incessants et ses coups de colère contre le comportement humain pendant cette période.
Points forts
• Ce spectacle est fascinant. Dès les premiers mots, nous sommes confrontés à l'immense personnalité d'Arletty, avec sa liberté de ton, son indépendance d'esprit, son refus de se glisser dans le moule, son insolence invétérée devant l'ennemi. Elle revendique bien haut sa liaison et son amour pour un officier allemand.
• D'entrée de jeu, nous sommes confrontés à une interprétation puissante, servie par une actrice qui a du coffre et qui se fond complètement dans son imposant personnage : elle en a les emportements, la rage devant l'imbécillité humaine et les interrogatoires insensés, la poésie aussi lorsqu'elle parle de son officier. Elle défie le monde entier. Elle est épuisante de vitalité.
• La comédienne ne fait qu'une avec son héroïne, et pourtant récupère par moments sa personnalité propre et entend interpréter sa mélodie à elle. Mais elle est littéralement habitée par Arletty au tempérament hors pair, qui ne lâche jamais rien et n'hésite pas à clamer lors des interrogatoires, avec sa gouaille inimitable : « mon coeur est français mais mon cul est international ! ».
• La mode de 1944 en ce qui concerne les dessous féminins vaut le détour. La gaine à elle seule est une merveille du genre ! Où sont-ils donc allés la dénicher ?
• La mise en scène, très dépouillée, laisse toute la place au jeu de cette excellente comédienne rieuse, avec ses dents de la chance !
Quelques réserves
Il n’y en a (seconde) guère (mondiale).
Encore un mot...
• Le titre correspond à l'ahurissement d'Arletty devant la teneur des interrogatoires qu’elle eût à subir.
• La comédienne nous livre ici une Arletty plus vraie que nature, avec sa tendresse devant la promesse d'un enfant, mais vite reprise par sa colère devant les humiliations et l'absurdité d’interrogateurs qui s'acharnèrent à la considérer comme une femme dangereuse. Quelle force de caractère possèdait ce petit bout de femme ! Et quel spectacle vivifiant nous est ici offert !
L'auteur
• Koffi Kwahulé (1956 - Côte d'Ivoire) a de multiples casquettes : auteur, comédien et metteur en scène, entre autres. Il a obtenu un doctorat d'études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle Paris III. Il écrit des pièces de théâtre et également des romans.
• Il a obtenu le Grand Prix de la Littérature Dramatique en 2017 avec "L'odeur des arbres". Et pour l'ensemble de son oeuvre, il a cumulé les prix Édouard Glissant (2013), Mokanda (2015) et le prix d'excellence de Côte d'Ivoire (2015)
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