24 h de la vie d’une femme

De
Stefan Zweig
Adaptation Eric Emmanuel Schmitt
Mise en scène
Steve Suissa
Avec
Clémentine Célarié
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre Rive Gauche
6 rue de la Gaîté
75014
Paris
01 43 35 32 31

Thème

Une femme, veuve, se reposant dans une pension de famille de la Riviera, se trouve confrontée à un fait divers : un homme vient de se donner la mort car sa femme l'a quitté pour partir avec un quasi-inconnu. Cela ravive en elle un souvenir extrêmement douloureux d’une situation similaire qui a constitué un tournant dans sa vie…et elle va nous le raconter.

Points forts

1 L’écriture de Zweig: l ’atmosphère que crée Stefan Zweig, à travers les addictions douloureuses de ses personnages et la souffrance dont sont victimes leurs proches, à travers sa radioscopie de l’âme humaine, « pourrait » nous conduire au vertige. 2 Le décor fait de grands drapés qui se transforment en mer houleuse, en salle de jeu étouffante de casino, ou en jardin luxuriant, est plutôt une bonne idée.

Quelques réserves

1 Clémentine Célarié, qui, Dieu sait, possède un réel talent, est ici dans un contre-emploi. Cette femme agitée, en fait trop ! L’intériorité du personnage disparait au profit de la narration d’une triste passade et l’atmosphère tragique des sentiments contrariés telle que Zweig sait la créer, se noie dans une mise en scène pesante. 2 Puisqu’on parle de mise en scène, quelle idée saugrenue a eu Steeve Suissa de mettre sur scène un homme, le joueur, très beau d’ailleurs, avec une belle intensité dramatique dans le regard et la gestuelle, mais muet, puisqu’elle parle pour lui avec une voix d’homme !! Peut-être, quoique je ne vois pas très bien ce que cela aurait ajouté au propos de Zweig, peut-être donc, aurait-il pu, tant qu’à le faire exister sur scène, le faire parler ! Ca aurait été moins gênant…

Encore un mot...

Je n’ai rien reconnu de ce spectacle que j’avais tant aimé, interprété par Catherine Rich, avec cette retenue, cette part de mystère et d’intériorité qu’elle sait si bien incarner, dans une mise en scène sobre, mettant en valeur le texte et la finesse des sentiments, le trouble extrême de son âme. La suggestion des sentiments est beaucoup plus forte que sa matérialisation. Pour exemple, ce si beau passage sur les mains du joueur, qu’a-t-on besoin de les voir indéfiniment en ombre chinoise alors qu’une sensualité si grande se dégage du texte même... Et puis j’avais aimé ce filtre du narrateur auquel Catherine Rich s’adressait. Cet homme qu’elle ne connaissait pas, non plus, pas plus que cet amant d’un soir, ajoutait de la pudeur à cette révélation… Vous l’aurez compris, je n’ai vraiment pas aimé cette nouvelle adaptation du texte de Zweig dont j’avais gardé un souvenir éblouissant…

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Clémentine Célarié, une grande comédienne à contre-emploi.

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