Terra Alta

Le premier polar du plus grand écrivain espagnol vivant
De
Javier Cercas
Traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic et Karine Louesdon
Actes Sud, paru le 5 mai
320 pages
22,50 €
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Le destin et la trajectoire d’un homme, Melchor, transfiguré par la lecture des Misérables. En prison après une enfance difficile dans les mauvais quartiers et l’apprentissage de la délinquance, de l’alcool et de la drogue, l’homme trouve sa voie vers la rédemption grâce à Victor Hugo.

Tel Javert, il sera policier et devra se confronter au terrorisme avant de se retrouver à Terra Alta en Catalogne sur les terres qui ont accueilli la bataille de l’Ebre.

Dans cette bourgade tranquille, il va devoir résoudre un crime crapuleux et se confronter à son passé.

Points forts

La parution d’un nouveau livre de Javier Cercas est toujours une fête pour qui aime la littérature ambitieuse qui mélange les genres. Cercas creuse son sillon autour du thème de prédilection qui traverse son œuvre, la guerre d’Espagne : depuis Les soldats de Salamine, son premier roman, il revisite encore et encore cette période tragique qui a profondément bouleversé l’histoire de l’Espagne, surtout à Barcelone et dans toute la Catalogne, qui en fut l’épicentre.

Dans Terra Alta raisonnent encore les combats sauvages de la bataille de l’Ebre, dont les blessures ne sont pas refermées, surtout lorsqu’elles se nichent au plus profond des personnages qui peuplent cette histoire.

Terra Alta est à la fois un roman d’initiation, un hommage à la littérature dans ce qu’elle a de plus essentiel – les Misérables et ses personnages si puissants qu’ils sont devenus des archétypes – un roman d’introspection et un roman policier dont on va suivre l’enquête que Melchor va tenter de mener tant bien que mal, malgré la famille des victimes, son entourage et jusqu‘à ses collègues policiers.

Terra Alta n’est pas un décor de carte postale. La vie y est âpre et tendue, les gens taiseux et austères, les secrets bien gardés. Bref, la toile de fond idéale pour les personnages blessés et les histoires enfouies. Pour qu’ils puissent se révéler un jour, il faudra mener l’enquête avec ténacité et obstination, ce qui ne va pas plaire à tout le monde. Mais c’est à ce prix que la vérité se révélera progressivement et que les personnages obstinés retrouveront la paix.

Quelques réserves

Aucune.

Encore un mot...

Meurtres crapuleux, destins dramatiques, paysages de western, manigances policières, personnalités complexes, héros torturé en quête de rédemption, histoire tragique omniprésente … tous les ingrédients d’un bon polar historique, social et régional. Et on annonce une trilogie (dont le deuxième tome, Independencia, paru en 2021 en Espagne, est en cours de traduction).

Une phrase

« Melchor ne se sentait pas particulièrement fier de ce qu’il avait fait et vivait la situation avec une inquiétude grandissante, paralysé par cette agitation qui l’empêchait de penser clairement. Une phrase des Misérables ne cessait de lui marteler le cerveau : « C’est un homme qui fait de la bonté à coups de fusil ». » (page 110.)

L'auteur

Javier Cercas est un écrivain espagnol né en 1962. Sa bibliographie, riche d’une dizaine de titres, est traduite dans le monde entier et lui a valu de nombreux prix. Son œuvre est traversée par des thèmes récurrents : la guerre civile espagnole, l’imposture, la rédemption, l’identité de son pays, avec le souci constant de se réinventer.

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