Les Guerres de Lucas
208 p.
24,90 €
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Thème
C’est l’histoire d’un film qui aurait dû ne jamais exister. Tout était réuni pour en faire le plus grand flop de l’histoire du cinéma : l’incapacité de George Lucas à rendre accessible sa vision avant-gardiste du cinéma ; l’incompétence des dirigeants de la Fox ; le conservatisme d’une profession acceptant mal d’être secouée par un jeune homme aux airs de « comptable » ; des délais et un budget impossibles à tenir ; des effets spéciaux, des costumes, des décors et des bruitages à créer de toutes pièces ; des conditions météorologiques et géopolitiques dantesques lors du tournage en Tunisie ; un lancement si mal préparé qu’il semblait condamner tout espoir de succès…
C’est l’histoire d’un génie tout d’abord incompris qui se rêvait coureur automobile. Celle du fils unique d’une famille emblématique du « rêve américain » des années 50 et 60, né dans une petite ville de Californie, dévoreur de comics, fan inconditionnel de Flash Gordon, rétif aux études, et qui se lança à corps perdu dans le cinéma suite à un accident de voiture qui aurait pu lui coûter la vie…
C’est l’histoire d’un couple étonnamment assorti. Celui de Marcia, « exubérante, pétillante, extravertie » qui tombe sous le charme de George, introverti, pas bavard mais « trop mignon ». « Plus ardente supporter » de son mari, elle en est aussi la « plus féroce critique ». Les retours qu’elle lui fait, parfois durs, souvent sans concession, toujours justes, l’aideront à enfanter son chef d’œuvre. Non contente de « coacher » son mari – saluons le prémonitoire et inestimable : « Souviens de toi des mots de Hitchcock : La réussite d’un film se mesure à l’envergure de son méchant… » –, Marcia joua également un rôle décisif au sein de l’équipe qui réussit l’exploit de monter le film en moins de huit mois ! Tous les fans de Star Wars doivent donc une reconnaissance éternelle à cette femme remarquable, qui eut le double mérite de percevoir le génie de son mari et de lui permettre de le révéler.
C’est enfin l’histoire d’un homme, George Lucas qui, comme tous les hommes qui savent la valeur de côtoyer des femmes de talent, eut l’intelligence et l’humilité d’associer la sienne à son travail et, surtout, de l’écouter.
Points forts
Les Guerres de Lucas nous fait découvrir les secrets de la création et du tournage du film qui a révolutionné le 7ème art. Ses révélations sont si nombreuses, drôles, invraisemblables, que l’on se dit que c’est trop incroyable pour être vrai.
Citons tout d’abord la bande d’amis de George Lucas dont tous les membres deviendront des monstres sacrés du grand écran : Brian de Palma, Francis Ford Coppola, Martin Scorcese, Steven Spielberg. Le futur père d’ET fut le seul à prédire que Star Wars serait le plus gros succès de l’histoire du cinéma et en échangea 1% des recettes contre 1% de celles de son Rencontres du 3ème type.
Poursuivons par l’invraisemblable liste des futures stars d’Hollywood ayant participé au casting : Jodie Foster, John Travolta, Nick Nolte, Tommy Lee Jones, Kurt Russell… Avec le recul, on ne peut que se demander comment George Lucas a pu ne pas en retenir une seule…
Il est savoureux de goûter la méthode géniale et débrouillarde qui permit de créer des sons parmi les plus mémorables de l’histoire du cinéma : le sabre laser des Jedis, la voix de Chewbacca, les bips de R2-D2, le rugissement des Tie Fighter. Et que dire de la façon dont John Barry composa quasiment d’un seul trait une bande son qui deviendra légendaire ?
Il est au moins aussi savoureux d’apprendre que le Faucon Millénaire, le plus célèbre des vaisseaux spatiaux, est né de la rencontre d’un hamburger et d’une côte de porc ; qu’Harrisson Ford réécrivait ses dialogues sans que George Lucas ne s’en rende compte ; que la création des produits dérivés, véritable source de la fortune de George Lucas, est née de l’observation de la gestion de la papeterie paternelle ; qu’Alec Guiness a assuré sa fortune en recourant à une pratique inédite à l’époque : être payé via un pourcentage des recettes du film…
Enfin, comment ne pas saluer l’influence décisive que George Lucas et Star Wars eurent sur la vocation de futurs grands cinéastes tels que James Cameron (Terminator, Titanic, Avatar…) ou Ridley Scott (Blade Runner, Alien, Thelma et Louise, La chute du faucon noir, Gladiator…) ?
Quelques réserves
Les Guerres de Lucas est tout proche de commettre un crime de lèse-majesté. Celui de rendre l’aventure de la création de Star Wars presque aussi passionnante que le film lui-même ! La somme des anecdotes, coups du sort et embûches qui l’émaillent est si impensable que l’on se dit que même le plus créatif des scénaristes n’aurait pas osé une telle accumulation.
Mais sans doute peut-on l’appréhender autrement. C’est peut-être parce que Star Wars a dû affronter tous ces obstacles qu’il est devenu ce film révolutionnaire. C’est peut-être, probablement, parce que George Lucas, constamment pressé par l’urgence, a sans cesse dû rogner les budgets, couper des scènes, épurer le scénario, ciseler sans fin les dialogues qu’il a ainsi pu tailler et polir un chef d’œuvre qui serait autrement peut-être, probablement, resté à l’état de diamant certes, mais brut et mal dégrossi.
Encore un mot...
Les Guerres de Lucas est un formidable appel au rêve, à la prise de risque, à la détermination, au travail et à la générosité. Il nous est offert par George Lucas qui, pour « retrouver la magie de son enfance », fit preuve d’une force de caractère invraisemblable, surmonta une crise cardiaque à 33 ans, travailla sans relâche à la réalisation d’un projet que tout semblait condamner, et fut d’une incroyable générosité vis-à-vis de l’équipe qui l’accompagna dans la poursuite de son rêve tenace.
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L'auteur
L’histoire de Laurent Hopman, journaliste de formation, se confond avec celle de la société Deman éditions. Il est tout à la fois co-fondateur, dirigeant et éditeur de cette maison cocrée avec Julien Derain et Fabien Morin et où il participe à l’écriture des scénarii. D’abord spécialisée dans l’édition de magazines sur le cinéma, la musique ou les séries télé, cet éditeur indépendant démarre l’aventure de la BD en septembre 2022 avec Les sauveurs, roman graphique présentant le parcours de 7 défenseurs de la cause animale. Ce premier album fut suivi quelques mois plus tard par Nées Rebelles, ouvrage collectif traitant de destins de 6 jeunes filles engagées pour la défense d’une cause.
Formé à l'école de Gobelins, Renaud Roche travaille depuis plus de 10 ans pour la publicité, l'industrie du cinéma, les événements, l'édition... Il a également co-fondé Dcontract, agence événementielle. Il se consacre actuellement à l’écriture d’un roman illustré intitulé La Mécanique de la Pomme.
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