NOTRE HISTOIRE
Pas de bonus vidéo.
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Thème
Il (Alain Delon) est garagiste, alcoolique et désespéré.
Elle (Nathalie Baye) est une femme mystérieuse, qui aime se donner aux hommes.
Ces deux-là se rencontrent dans un train. Ils en descendent, font l’amour, évidemment, mais elle tente de disparaître.
Hagard, il va la poursuivre, se raccrocher à elle comme à sa dernière chance, et s’installer dans sa vie, contre son gré.
Points forts
– La poésie folle de ce film né presque par hasard. Le producteur Alain Sarde cherchait un projet pour Delon. Blier lui propose d’en monter un. Il rencontre Delon et lui dit qu’il n’a pas encore de scénario, mais qu’il a un personnage de « pauvre cloche », comme celui que l’acteur campe dans Le Professeur de Valerio Zurlini. Delon accepte, Blier écrit… Cela donne ce scénario lyrique, surréaliste, bourré de situations imprévisibles.
– Le culot de Delon. Le Tancredi du Guépard, le Roch Siffredi de Borsalino, le Jacques Darnay du Battant, soudain dans la peau d’un loser alcoolique dépressif et sentimental… Delon qui n’avait pas hésité à sauter dans ce contre-emploi avec un aplomb phénoménal va s’en trouver récompensé. Avec ce personnage, il récoltera le seul César de sa carrière.
– Les surprises de la distribution. Blier a engagé des étoiles alors « montantes » du cinéma français, dont Jean-Pierre Darroussin, Vincent Lindon et Sabine Haudepin.
Quelques réserves
Comme souvent chez le cinéaste, le scénario est désordonné et inégal.
Encore un mot...
Une mise en scène irréprochable, des situations imprévisibles, des répliques inattendues et des personnages ‘’barrés’’ qui offrent une vision désabusée du monde… Tout Blier (ou presque) est dans Notre Histoire. Est-ce parce que, ballottant entre comédie et drame amoureux, il est difficile à définir ? En tous cas, à sa sortie, et malgré une belle récompense aux Césars, il n’avait pas eu le succès public escompté. Sa nouvelle sortie en Blu-ray (attention, exclusivité Fnac) devrait lui permettre de sortir de son purgatoire. Il le mérite. Ne serait-ce que pour l’interprétation de Delon, magistrale. Pour le numéro d’acteur, aussi, d’un Galabru qu’on a rarement vu aussi déchainé.
Une phrase
« Je cherche toujours à surprendre le spectateur. Lui plaire en lui faisant un petit croche-pied. Il faudrait presque raconter des choses qu’on ne connaît pas encore, qu’on découvre en même temps que lui. Mais le public n’est pas facile à bouger… Par ailleurs, je ne suis pas très optimiste pour les salles. Les plateformes vont gagner la partie puisqu’on peut tout voir dessus » ( Bertrand Blier. L’Express, avril 2019).
L'auteur
Né le 14 mars 1939 à Boulogne Billancourt, Bertrand Blier, réalisateur, scénariste et écrivain français a baigné dès sa naissance dans le chaudron du cinéma, puisque son père n’était autre que le « célébrissime » comédien Bernard Blier. Tout naturellement, il va prendre très jeune le chemin des plateaux, non pas en tant qu’acteur, mais comme assistant-réalisateur. S’il dirige son père en 1963 dans son premier long métrage, Si j’étais un espion, il va pourtant patienter une dizaine d’années pour sortir de l’ombre paternelle et avoir la reconnaissance du grand public. C’est avec le détonnant Les Valseuses, en 1974 qu’il se fait enfin un prénom. Sur la lancée de son succès, avec le même duo explosif, Depardieu-Dewaere, il tourne en 1978 Préparez vos mouchoirs. Pour son film suivant, Buffet froid (1979), il gardera Depardieu pour donner la réplique à son père. Bingo : il reçoit pour ce film le César du meilleur scénario.
Provocateur, anticonformiste et iconoclaste, le style Blier est désormais reconnu. Exception faite inexplicablement à Notre Histoire en 1984, le public réserve un accueil chaleureux à ses films qui réhabilitent les plaisirs de la chair et ruent dans le conformisme bourgeois. En 1990, le cinéaste provoque un nouveau choc en abordant frontalement dans Tenue de soirée les thèmes de l’homosexualité et du libertinage. Trois ans plus tard, Trop belle pour toi aura un succès d’une envergure encore plus impressionnante, puisqu’il raflera le Grand Prix du Jury à Cannes et cinq Césars.
Bertrand Blier tournera encore d’autres films ambitieux, comme Merci la vie, Mon Homme, Un, deux, trois, soleil, Combien tu m’aimes ? (avec Monica Bellucci) ou encore, en 2010, Le Bruit des glaçons, avec Albert Dupontel. Il va rester ensuite presque dix ans sans tourner. En 2019, pour son dernier film (franco-belge), intitulé Convoi exceptionnel, il s’est offert une affiche comme il les aime, tonitruante, en haut de laquelle Gérard Depardieu ( et oui, encore ! ) et Christian Clavier.
Et aussi
- AUDREY HEPBURN : DOULEUR ET GLOIRE de HELEN COAN – Documentaire.
Actrice parmi les plus légendaires du grand écran, icône du glamour hollywoodien, Audrey Hepburn continue de passionner près de trente ans après sa mort. Mais qui était-elle vraiment, cette comédienne frêle, pleine de grâce et d’élégance, disparue le 20 janvier 1993 en Suisse à l’âge de 63 ans ?
Enfant mal nourrie, fracassée par l’abandon de son père, Audrey Hepburn qui grandit aux Pays-Bas sous l’occupation nazie, dut faire face toute sa vie aux traumatismes de son jeune âge. L’actrice qu’elle devint – faute d’avoir pu accomplir son rêve d’être danseuse étoile –, sut pourtant trouver la paix intérieure en utilisant sa notoriété à des fins philanthropiques, notamment en devenant ambassadrice de l’Unicef. Tressé d’images d’archives, de séquences de films, et de témoignages de proches, ce documentaire lève le voile sur la vie de l’interprète inoubliable de ces petits chefs-d'œuvre que sont, entre autres, My fair Lady, Vacances romaines, Charade et Diamants sur canapé. Passionnant et émouvant.
Recommandations : Excellent.
Sortie vidéo DVD – EDITIONS UNIVERSAL PICTURES FRANCE
Bonus vidéo : L’inspiration (1’21’’), La femme (1’15’’), L’icône (1’13’’), Devenir Audrey (4’28 ‘’).
– MON NOM EST CLITORIS de LISA BILLUART-MONET et DAPHNÉ LEBLOND-
Documentaire.
Peut-être parce qu’il n’a d’autre fonction que de procurer du plaisir au femmes, le clitoris est depuis toujours l’organe tabou par excellence : les livres en parlent peu, il est rarement ne serait-ce même qu’évoqué dans les cours d’éducation sexuelle et, pire, certaines cultures le mutilent.
Bravant non-dits et préjugés, deux cinéastes belges ont décidé de lui consacrer un documentaire. Le principe de ce dernier est aussi simple que sobre. Les réalisatrices ont demandé à douze jeunes femmes, de 20 à 25 ans, « hétéros », « homos » et « bi-sexuelles » de parler de leur sexualité. Cela aurait pu être glauque ou voyeuriste… c’est magnifique d’humour, de courage et de tranquillité franche. Sans doute parce que toutes les jeunes femmes interrogées ont accepté de parler à visage découvert. Recueillies sur leur lit, leurs confidences s’égrènent, avec une belle liberté de ton, selon les thèmes choisis par les cinéastes. L’éveil de leur sexualité, la découverte de leur clitoris, la masturbation, les « premières fois » avec un (une) partenaire, le vaginisme, l’orgasme, etc. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le clitoris sans jamais oser le demander…
On regarde ce documentaire et on se dit que c’est sans doute la première fois que la sexualité féminine est affirmée avec une telle force, sans aucun complexe, mais sans aucune provocation non plus. Étonnant, instructif, déculpabilisant et… salvateur.
Recommandation : Excellent.
Sortie vidéo DVD – Editions de La Vingt-cinquième heure.
Bonus vidéo : Interviews croisées des deux réalisatrices, interviews des protagonistes quatre ans après ( 22’), intervention au Parlement belge (15’).
– NOUS, TIKOPIA de CORTO FAJAL – Documentaire.
Minuscule île volcanique située en Mélanésie, Tikopia, qui compte à peine 2000 habitants, conserve des modes de vie ancestraux. Son jeune roi, Ti Namo, a pour mission de faire perdurer sa culture chez les jeunes générations. Mais il est aussi très impliqué dans le débat sur le réchauffement climatique. Comment son île perdue au milieu de l’Océan Pacifique pourra-t-elle concilier encore longtemps us et coutumes millénaires et enjeux économiques modernes ?… C’est ce à quoi tente de répondre ce documentaire. Les images sont magnifiques et les témoignages des habitants de l’île, émouvants, parce que souvent empreints de philosophie porteuse à la fois de naïveté et de sagesse. On regarde vivre les Tikopiens, et on ressent le lien organique qui les relie à leur île. Dommage que le réalisateur ait eu l’idée de faire dialoguer fictivement l’île et son roi. L’artifice pèse plus sur le propos qu’il ne le sert. Malgré ça, Nous,Tikopia, provoque une belle sensation de dépaysement. Idéal pour s’évader en ces temps de couvre-feu.
Recommandation : Bon
Sortie vidéo DVD – Editions Tamasa
Bonus vidéo : Carnet de repérage ( 7’), message de Pu Ono Marie (2’), To be continued…(11’), bande-annonce. Le boîtier contient un livret « canevas et repère historiques » (20 pages).
- LE GANG ANDERSON de SIDNEY LUMET – Avec SEAN CONNERY, DYAN CANNON, MARTIN BALSAM…
Après de longues années en prison, Duke Anderson, voleur professionnel impénitent, se lance dans l’échafaudage d’un nouveau coup. Avec l’appui de sa maîtresse qui vit dans un hôtel particulier reconditionné en appartements de luxe, il monte une nouvelle équipe pour organiser le cambriolage de tous les appartements de l’immeuble. Sans soupçonner un seul instant que ce dernier est truffé de caméras …
Quand il décide de tourner le Dossier Anderson, Sidney Lumet a déjà plusieurs chefs-d'œuvre au compteur dont Douze hommes en colère, et Vu du pont. Il n’a jamais encore fait de film de braquage, mais il compte sur son perfectionnisme, son sens de la mise en scène, et son talent d’écriture pour, une fois encore, ne pas rater son coup. Pour porter son film, il embauche aussi un acteur avec lequel il s’est déjà formidablement bien entendu, Sean Connery ( La Colline des hommes perdus). Evidemment, le résultat est là : Le dossier Anderson va se révéler être un des meilleurs thrillers des années 70, à ranger au Panthéon du 7ème Art, avec notamment L’Affaire Thomas Crown et l’Inconnu de Las Vegas.Tout y est : la précision du scénario, le rythme, la tension, l’efficacité, l’humour et bien sûr l’interprétation ( Sean Connery est succulent ). Paradoxalement, cette œuvre magistrale repasse rarement sur le petit écran. Son édition en DVD, blu-ray est donc plus que bienvenue.
Recommandation : Excellent
Sortie vidéo DVD, Blu-ray – Editions Sidonis Calysta.
Bonus vidéo : présentation de Bertrand Tavernier, François Guérif et Patrick Brion.
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