Chroniques à venir

Yvonne Beauvais de Malestroit : une canonisation en suspend

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Qui se souvient d’Yvonne-Aimée de Malestroit ? Née Yvonne Beauvais, elle fut une résistante héroïque décorée par le général de Gaulle après la guerre pour avoir caché juifs, maquisards, parachutistes alliés dans le couvent breton de Malestroit, au cœur du Morbihan,  dont elle prit très vite la direction. Elle consacra sa vie depuis sa toute jeunesse à soulager la souffrance des autres et fit de Malestroit une clinique ultramoderne ouverte aux plus pauvres. Peu après sa mort en 1951, à 49 ans, un dossier de canonisation fut déposé au Vatican, fort de miracles ou supposés tels selon de multiples témoignages. En 1960, cependant, l’Eglise de Rome referme son dossier au motif lapidaire  : « trop de miracles ».  

Effectivement son existence fut nimbée de mystères. Torturée par la Gestapo,  sa survie fut attribuée à un don de bi-location (elle pouvait se retrouver dans deux lieux à la fois).  Un « miracle » symbolique : des fleurs seraient apparues autour sa bouche au cours de périodes de grande souffrance autour d’elle ;  elle aurait combattu le diable physiquement, et porté les stigmates du Christ. Mais qui était-elle vraiment ? Une véritable sainte rejetée par le scandale ? L’auteur, Jean de Saint Chéron, jette un regard lucide et sans concessions dans un récit qui affronte la question de l’inexplicable et du surnaturel dans nos vies. 

Jean de Saint Chéron, chrétien convaincu, a déjà écrit, à 38 ans, Eloge d’une guerrière consacré à la vie de Thérèse de Lisieux, qui lui a valu le prix  François-Victor Nourry de l’Institut de France sur proposition de l’Académie française. Il a signé aussi des essais Les bons chrétiens (Salvator, 2021) Blaise Pascal voilà ce qu’est la foi également chez Salvator (2023). Malestroit est paru chez Grasset (déc.2024).