B.D.

A Angoulême, drôle d'ambiance !

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L'un de nos spécialistes en BD, Dominique Clausse, était évidemment présent au Festival d'Angoulême. Voici le billet  qu'il nous fait parvenir :
"Il y a un an, je rentrais de la 51ème édition du Festival d'Angoulême et je vous délivrais un petit billet, plutôt de présentation des lieux, d'un festivalier ordinaire. Cette année, ce qui a attiré mon regard, c'est plutôt le contexte polémique de cette 52ème édition. Si vous suivez un peu l'actualité du monde du 9ème art, tout comme moi, vous avez dû entendre, dans les jours précédant l'ouverture du Festival, les accusations diverses et variées le concernant. L'exercice médiatique n'est pas nouveau, et il peut même être salutaire.


On se souvient, il y a quelques années, des accusations de sexisme touchant un jury qui mettait peu à l'honneur les autrices versus leurs collègues masculins. Depuis, le tir a été corrigé et les palmarès se sont équilibrés pour le plus grand bonheur des amateurs de BD.
Parfait exemple de ce rééquilibrage, cette année, la lauréate du Grand Prix du Festival, Anouk Ricard, qui succède à une autre femme, Posy Simmonds, lauréate 2024. J'en profite d'ailleurs pour vous recommander, si vous ne la connaissez pas, de découvrir l'œuvre de cette dernière (par exemple, Tamara Drewe ou Cassandra Darke, chez Denoël Graphic).


Mais revenons à nos moutons (noirs), cette année, les accusations envers le Festival concernaient plutôt la dérive mercantiliste de l'évènement. Deux exemples : le choix, comme nouveau sponsor principal, d'une marque qui a peu de rapport avec la Culture, puisqu'il s'agit d'un vendeur de Hamburgers bien connu (non, non, pas celui-là, l'autre) ce qui a fait grincer quelques dents, et, plus flagrant encore, l'augmentation des prix des billets d'entrée. Ainsi, le "pass 4 jours" est passé à 60 euros, soit 15 euros de plus qu'en 2024, et quasiment le double de ce que l'on payait il y a seulement 5 ans. Alors, certes, le mercantilisme culturel n'est pas une nouveauté, et peut-être est-il finalement normal que la BD soit également touchée, souhaitons simplement que le nombre d'auteurs qui puissent bénéficier de cette Manne financière générée soit de plus en plus nombreux et que la Précarité qui touche tant de créateurs recule un peu dans le monde de la Bulle.


Enfin, pour terminer sur une note égoïste, mais optimiste, espérons que le festivalier ordinaire ne se décourage pas de ces polémiques et continue à trouver son plaisir pour de nombreuses années encore dans la capitale charentaise. Car, et le contraste était encore saisissant cette année, la succession des polémiques ne semble pas faire reculer la fréquentation du Festival, bien au contraire, les aficionados de la Bulle se bousculent toujours plus dans les allées surpeuplées des différents lieux d'exposition, à la recherche d'une pépite graphique ou d'une précieuse dédicace. Pourvu que ça dure ..."
 
Un petit souvenir photo : L'exposition consacrée à Superman, un des incontournables de cette 52ème édition