Le Surréalisme dans l’art américain
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Les musées de Marseille ont constitué depuis une quarantaine d’années un centre d’art moderne composé du musée Cantini dédié à la naissance de l’art moderne et du centre de la Vieille Charité, qui dès 1986, proposait déjà une exposition l’esthétique surréaliste.
L’association FRAME regroupant 32 musées nord-américains et français, dont ceux de Marseille, soutient financièrement cet événement. L’objectif étant de mieux faire connaître le mouvement surréaliste et les échanges artistiques transatlantiques comme les courants américains postérieurs à 1945 comme l'expressionnisme abstrait qui laissera la place au pop’art et au mouvement minimaliste. Aujourd’hui, la Vieille Charité dévoile 180 œuvres signées de 80 artistes exposés dans des musées français et américains ainsi que dans plusieurs collections privées.
Quatre grandes salles nous font parcourir l’histoire du courant surréaliste américain entre les années 1930 et 1960.
Points forts
- Les grandes figures du Surréalisme, connues et reconnues sont présentes à la Vieille Charité : Salvador Dali, André Breton, Max Ernst, Man Ray, Marcel Duchamp, Jasper Johns, Louise Bourgeois……au travers d’œuvres diverses : assemblages, collages, dessins, boites, objets détournés et réalisés entre 1930 et 1960.
- La figure de Salvator Dali apparaît très populaire sur la côte ouest des USA depuis le début des années 30 alors que la côte Est regroupait les surréalistes européens dès les années 1940-1941. L’exposition montre bien l’influence précoce et prédominante de Dali, lui qui a placé l’inconscient et l’activité onirique au centre de sa production artistique.
- Le surréalisme transatlantique évolue selon deux directions : la voie figurative avec des œuvres exposées de Cornwell, Man Ray, Yves Tanguy ou Kay Sage, son épouse, et la voie abstraite, adoubée par André Breton, qui va s’appeler l’expressionisme abstrait avec Jackson Pollock, Mark Rothko, Robert Motherwell, mais, sans oublier des surréalistes un peu moins abstraits : Miro, Masson et Max Ernst. Dans les années 1950-1960, Jasper Johns ou Claes Oldenburg se proclament redevables au surréalisme et reconnaissent être influencés par Duchamp. Leurs œuvres sont présentes à l’exposition.
- « Les cadavres exquis » des années 1940, conformes aux principes définis par André Breton et réalisés de manière collective à la villa Bel Air de Marseille sont présents. Les toiles de Rothko et son iconographie d’inspiration mythologique sont superbes. L’œuvre sculpturale de Tanguy évoque les dolmens de Bretagne dans des paysages lunaires. Les genoux en latex de Claes Oldenburg (1966-1968) possèdent un fort potentiel érotique, peut-être, en réponse à l’apparition des minijupes.
Ces structures molles que l’on retrouve aussi chez Giacometti rappellent celles de Salvador Dali.
Quelques réserves
- Les cartels posés à même le sol ne sont pas faciles à lire !
- Une relecture complexe d’un mouvement complexe qui n’est pas toujours exposée de manière didactique.
Encore un mot...
L’exposition entend restituer la force des idées créatives du mouvement surréaliste et de son héritage outre atlantique dans le cadre de l’ensemble architectural et patrimonial remarquable de la Vieille Charité. Le surréalisme n’est pas une mode fugace, c’est l’un des mouvements d’avant-garde de l’après-guerre et qui demeure encore influents par certains de ses aspects.
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