Visions chamaniques Arts de l’ayahuasca en Amazonie péruvienne
Infos & réservation
Thème
Le Musée poursuit son travail d’exploration et de diffusion des cultures autochtones à travers le monde. Avec cette exposition, il nous fait découvrir, au-delà des fantasmes associés à sa consommation, comment l’ayahuasca, plante hallucinogène appelée la « liane des morts » en langue quechua parlée sur les plateaux andins du Pérou, occupe une place centrale en Amazonie occidentale. Ancrée sur les plans culturel, spirituel et social, elle donne lieu à des réalisations techniques et artistiques codifiées et ritualisées.
L’intérêt que lui ont témoigné depuis une centaine d’années les explorateurs puis les artistes et les voyageurs de la « beat generation », a progressivement fait entrer cette culture dans le monde occidental au travers des récits des voyageurs, l’installation d’artistes et d’anthropologues sur place et l’intérêt croissant du marché de l’art mondial pour ses représentations artistiques, peinture ou sculpture. Cette curiosité a favorisé l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes au carrefour entre expression de leur tradition, vision personnelle et modernité.
Points forts
- Une introduction à l’univers chamanique auquel est traditionnellement réservé la préparation de la plante consommée encore aujourd’hui à des fins de divination ou thérapeutique, loin de la perception occidentale qui lui associe surtout une dimension visuelle et « psychédélique ».
- La richesse et la beauté des créations artistiques associées historiquement à la consommation de l’ayahuasca génératrices de « visions ». Textiles, poteries, peintures, résultent pour leurs créateurs, traditionnellement principalement les femmes initiées par leurs mères de génération en génération, d’une inspiration directement reçue des esprits et autres éléments immatériels et invisibles, avec lesquels la plante permet d’entrer en relation.
- Autant les techniques que l’esthétique sont l’objet de rites et de symboles.
- la découverte des représentations visuelles récentes des artistes autochtones et la compréhension de leur évolution ; conçues dès l’origine comme des oeuvres d’art en-dehors de toute fonctionnalité, ce qui leur donne leur spécificité, elles puisent pourtant directement dans le berceau conceptuel et iconographique de l’inspiration chamanique et jusqu’à devenir des vecteurs d’affirmation culturelle et de revendication politique.
- L’influence des créations locales sur la création artistique occidentale et le développement des échanges entre artistes communiant autour de la consommation du breuvage dans leur travail de création.
Quelques réserves
Aucune, une belle exposition très bien conçue alliant œuvres originales, colorées, d’une grande technicité et richesse iconographique, et présentation didactique et concrète, comme la surprenante collection de breuvages encapsulés que l’on peut trouver dans un marché local.
Encore un mot...
Si vous le pouvez, prenez du temps pour déambuler au travers des superbes collections permanentes du Musée qui présentent environ 3500 œuvres des arts et cultures du monde réparties par zones géographiques : Océanie, Asie, Afrique et Amériques.
Une illustration
Une phrase
« Les dessins sont nous-même, notre propre rivière, tous nos ornements. Jamais les Blancs ou d’autres personnes puissances ne pourront nous les enlever. » Agustina Valera Rojas
L'auteur
Les artistes sont nombreux :
- artistes autochtones, du peuple shipibo-Kono à Pablo Amaringo (1938-2009), figure tutélaire de la peintre visionnaire d’Amazonie péruvienne
- artistes occidentaux comme Jan Kounen qui collabore avec des guérisseurs pour tenter de traduire en images de synthèse les visions induites par l’ayahuasca.
Ajouter un commentaire