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Thème
Sarah Bernhardt est internationalement connue et figure parmi les totems du patrimoine français au même rang que les plus emblématiques monuments de France.
Mais connaît-on vraiment cette femme pour qui Jean Cocteau a inventé le terme de « monstre sacré » ?
Le Petit Palais lui consacre une exposition à l’occasion du centenaire de sa mort.
Points forts
Servie par une scénographie magnifique, cette mise en lumière est exceptionnelle à plus d’un titre.
- Elle cherche à connaître la femme derrière l’artiste :
Le parcours reconstitue l’atmosphère de sa demeure, emplie de décors exotiques et de curiosités qui reflètent sa personnalité fantasque, audacieuse et avant-gardiste.
L’originalité et l’excentricité de Sarah Bernhardt se retrouvent dans des objets intimes jamais exposés, comme des bijoux, coiffes, parures mais surtout dans certaines pièces qui témoignent de son attrait singulier pour l’étrange et le morbide. - Elle offre une déambulation dans son univers théâtral, notamment par la présence de plusieurs de ses costumes et parures associées, qui expriment la magnificence des productions de son temps, la variété de ses rôles et son courage dans ses choix artistiques.
- Elle témoigne de la place unique de Sarah Bernhardt dans le rayonnement de la culture française et la naissance du phénomène de starification : affiches publicitaires de Mucha exploitant son image, tournées internationales sur sa seule tête. La presse et le développement de la photographie contribuèrent largement à son aura populaire bien au-delà du cercle des spectateurs de ses pièces.
- Alors que la comédienne fréquente de nombreux artistes de son époque dont certains qu’elle inspira et firent d’elle de superbes portraits, l’exposition permet enfin de découvrir ses propres talents de peintre et plus encore de sculptrice qui restent méconnus.
Au-delà des fastes et des apparences, derrière l’icône de mode et l’idole des foules, se dessine une femme libre, travailleuse acharnée, repoussant toujours plus loin les limites.
Quelques réserves
Aucune. C’est aussi une occasion de connaître le Second Empire autrement.
Encore un mot...
Toujours un bonheur de traverser les riches collections permanentes du Musée : statuaire, peinture du XIXe…, et de faire une pause dans le somptueux jardin.
Une illustration
Une phrase
« Et voilà, mon ami, ce qui me paraît plus extraordinaire que tout. Voilà la Sarah que j’ai connue. Je n’ai pas connu l’autre, celle des cercueils et des alligators. Je n’ai pas connu d’autre Sarah que celle-là. C’est la Sarah qui travaille. C’est la plus grande. »
Edmond Rostand, préface de l’ouvrage de Jules Huret, Sarah Bernhardt, 1899
L'auteur
Fille de courtisane, Sarah Bernhardt (1844-1923) entre à 15 ans au Conservatoire d’Art dramatique de Paris. Admise à la Comédie Française dès 1862, elle quitte l’institution à la suite d’un scandale.Intégrée dans la troupe de l’Odéon, elle triomphe en 1872 dans le rôle de la reine dans Ruy Blas.
En 1880, elle crée sa propre compagnie pour laquelle elle organise des tournées mondiales.
En 1894, elle prend la direction du Théâtre de la Renaissance.
Elle rachète en 1899 le Théâtre des Nations, rebaptisé Théâtre Sarah Bernhardt.
Après de nombreux rôles, notamment de travesti, dans les tragédies les plus célèbres, elle surprend encore en jouant en 1900, à plus de 50 ans, le rôle de l’Aiglon.
Elle tient son premier rôle au cinéma la même année.
Amputée d’une jambe en 1915 alors qu’elle a 70 ans, elle continuera de jouer, assise, jusqu’à sa mort au cours du tournage du film de Sacha Guitry, La Voyante.
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