Chagall à l’oeuvre. Dessins, céramiques et sculptures 1945-1970
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Thème
La musique joue un rôle fondamental dans l'œuvre de Marc Chagall. A l’origine de sa vocation d’artiste, elle est autant source d’inspiration que sujet récurrent. Mais elle est surtout une nouvelle façon de penser l’image.
« Il faut faire chanter le dessin par la couleur », disait ainsi Marc Chagall.
Cette exposition en est une parfaite et merveilleuse démonstration.
Grâce à la donation des deux petites-filles du peintre, Bella et Meret Meyer, le centre Pompidou expose pour la première fois le travail créatif de l’artiste pour une nouvelle version de l’opéra L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky dont la conception des costumes et des décors lui est confiée en 1944, et pour la réalisation du nouveau plafond de l’Opéra Garnier que lui est commandé en 1962 par André Malraux, alors Ministre de la Culture.
Sont également présentées des sculptures et céramiques que Chagall commence à produire à la fin des années 40, et quelques collages tardifs réalisés entre 1960 et sa mort en 1970.
Points forts
- Découvrir le travail de l’artiste en tant que créateur de costumes et décors d’opéra, depuis les esquisses qui sont à part entière des oeuvres d’art, jusqu’à la fabrication finale qui s’adapte jusqu’ au dernier moment, à la morphologie du danseur et au rideau de scène.
- Entrer dans l’intimité de l’artiste en voyant se déployer son parcours dans la création de l'œuvre monumentale du plafond de l’Opéra Garnier. Se dévoilent le foisonnement des inspirations, la recherche de la symbiose entre musique et art visuel, la méticulosité et l’exigence des étapes préparatoires, le gigantisme du projet, l’audace de la commande aussi, et la personnalité du peintre qui accepte ce défi impopulaire.
- Être encore une fois ébloui par la richesse et la flamboyance de la palette de Chagall ; ses collages de petit format, notamment, illustrent sa soif jamais rassasiée de trouver la parfaite expression de sa vision et permettent d’admirer de très près son travail. Ce qui est une chance rare et favorise la rencontre de plein fouet avec le dynamisme, l’onirisme et l’optimisme militant de l’artiste.
- Découvrir son travail de sculpteur enfin, témoignage de sa curiosité intacte et son élan pour trouver dans des formes artistiques variées une complémentarité et une unicité dans son œuvre.
Cette beauté et cette énergie rendent heureux.
Quelques réserves
Aucune, c’est une exposition relativement petite par le nombre de pièces présentées mais cette vision resserrée donne encore plus de poids au talent de l’artiste et aux diverses formes dans lequel celui-ci s’est incarné.
Encore un mot...
Prenez le temps de visiter les collections permanentes du Musée, sans cesse enrichies, qui se trouvent dans les allées alentour. Le Musée Pompidou fermera en 2025, 50 ans après son ouverture pour 5 ans de lourds travaux de rénovation.
Une illustration
Une phrase
« Mes tableaux en Russie étaient sans lumière. En Russie tout est sombre, brun, gris. En arrivant en France, je fus frappé par le chatoiement de la couleur, le jeu des lumières et j'ai trouvé́ ce que je cherchais aveuglément, ce raffinement de la maure et de la couleur folle. Mes sources familières sont restées les mêmes : je ne suis pas devenu parisien, mais la lumière cette fois éclaire de l’extérieur. Elle aide à construire. «
« La couleur est tout. Quand la couleur est bonne, la forme est juste. La couleur est tout, la couleur est la vibration comme la musique ; Tout est vibration. » Marc Chagall
L'auteur
Marc Chagall (1887 -1985) naît en Russie dans une famille modeste israélite pieuse.
1907-1909 : premiers apprentissages en Russie dans sa ville natale de Vitebsk puis à Saint-Pétersbourg
1910 : arrivée à Paris. Il s’installe à la Ruche et fréquente la jeune garde des artistes, Apollinaire, Modigliani, Léger, Cendrars...
1914 : Chagall se réfugie en Russie jusqu’en 1922. Il y rencontre Bella Rosenfeld qui deviendra son épouse. En 1916, nait leur fille Ida.Chagall créée une Académie des Beaux-Arts à Vitebsk en 1918
1923-1930 : Chagall s’installe de nouveau à Paris, avec sa famille ; le galeriste Antoine Vollard lui commande des illustrations de la Bible et d’autres grands ouvrages (Les âmes mortes de Gogol, les Fables de La Fontaine)
1926 : première exposition à New York
1931-1941 : parution de Ma vie, son autobiographie
1941-1946 : exil aux Etats-Unis. Décès de son épouse
1947 : retour en France. Il s’installe à Vence puis à Saint-Paul de Vence. Nombreuses expositions à travers le monde. Son travail continue de se diversifier : peintures, décors et costumes, nouvelles illustrations de la Bible, vitraux, sculptures
1952 : mariage avec Valentine Brodsky
1985 : décès le 28 mars
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