Le Murmure
Parution le 1er février 2024
129 pages
17 €
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Thème
Peu de temps avant de disparaître, l’auteur nous livre un dernier message, condensant les thèmes qui lui sont chers et qui ont étoffé la trentaine de livres publiés tout au long de sa vie, creusant un sillon de vérité dans le champ de la littérature contemporaine.
Tour à tour, de manière délicieusement brouillonne, Christian Bobin évoque la rencontre avec sa compagne et son amour indéfectible, sa passion pour la musique, son intérêt sans cesse affirmé pour la nature environnante, son attachement au lien maternel et l’angoisse de sa rupture, renouvelée chaque soir avant la nuit, préfiguration existentielle de la rupture définitive...
Mais ces lignes sont avant tout un éloge de la sensorialité humaine et de son rapport au monde, par le regard et l’écoute.
Voir la beauté simple d’une fleur sauvage et éphémère, écouter la subtilité musicale d’une sonate, laisser agir la délicatesse du silence en tous lieux.
Et s’émerveiller sans cesse, par l’intercession de l’œil et de la main, du chemin menant au cœur, réceptacle divin des émotions de chaque instant.
Enfin et surtout, l’écriture, « avec son immortalité planante et fauve » (page 105), source de son épanouissante énergie et de sa volonté sincère de transmettre son message d’amour dans un temps où les mouvances en tous genres l’ horrifient, mais qui le poussent à encore davantage solidifier son « chant » lexical !
Points forts
Un poème.
Les mots charrient une vitalité heureuse et une douceur apaisante et les lecteurs que nous sommes en extraient une substance épaisse conduisant à l’espoir pour certains, à l’Espérance pour d’autres.
Quitter ce livre, c’est quitter un ami en train de quitter la vie... pour une Autre en ce qui le concerne.
Quelques réserves
Aucune réserve pour ce bouleversant testament d’un grand poète.
Encore un mot...
Ce livre de Christian Bobin est le dernier puisqu’il en a rédigé les dernières lignes sur son lit d’hôpital. Véritable texte testamentaire, la poésie inonde chaque phrase et renvoie à cette maxime de Victor Hugo pour qui le poète ne doit avoir qu’un modèle, la nature, et qu’un guide, la vérité !
Je me permets, monsieur Bobin, de m’adresser à vous spontanément pour vous remercier, pour ces mots réconfortants et ce « murmure » que vous insufflez au cœur et à l’âme.
“Je ne doute pas que l’accueil qui vous a été réservé, dans un cosmos qu’il vous appartient de définir, par vos illustres prédécesseurs, Péguy, Bernanos, Tournier et tous ces Très-Bas devenus Très-Hauts, au banquet céleste des libations poétiques était à la hauteur de votre talent.”
Une phrase
« ...je chercherais désormais ce peu de lumière dont nous avons la garde, dont nous ne pouvons douter, qui est notre âme aux ailes coupant la soie de l’air. » Page 52
« Trouvez-moi quelque chose de plus beau que l’écriture, bande de chiens ! » Page 105
L'auteur
Christian Bobin est né au Creusot en 1951.
Écrivain et poète de notre temps, trublion rimbaldien et éclaireur accompli, il est l’auteur de nombreux ouvrages marqués par une spiritualité profonde.
Il s’est fait connaître du public par plusieurs livres dont Le Très-Bas (Gallimard, 1992) ou La plus que vive (Gallimard, 1996), et le succès qu’il a rencontré l’a toujours surpris ! Humilité radieuse...
Il est mort en novembre 2022 et repose au cimetière de Marciac.
Sur notre site : Pierre de Christian Bobin
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