A voir également au cinéma cette semaine

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3/5

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  • The fall guy de David Leitch- Avec Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson…

Doublure officielle de la superstar hollywoodienne Tom Ryder (le sensationnel Aaron Taylor-Johnson), Colt Seavers, (Ryan Gosling), cascadeur émérite, doit abandonner - momentanément -  son métier de casse-cou à la suite d’une très mauvaise chute, et par la même occasion, dire adieu à son histoire d’amour débutante avec une ravissante technicienne (Emily Blunt, impec !). Mais voilà que quelques mois après, on vient le rechercher pour un nouveau blockbuster. Sa mission ? Retrouver sa star, Tom Ryder (dont il était la doublure) qui a disparu de ce film XXL. Un film dont, comme par hasard, la réalisatrice se trouve être son… ancien amour.

Adaptation très libre de la série des années 1980, L’homme qui tombe à pic, The fall guy, signé par un David Leitch de 48 ans en pleine forme créatrice, est une comédie d’action comme on n’en a plus vue sur les écrans depuis longtemps. Bourrée de gags, elle nous embarque à 100 à l’heure dans un maelström de scènes aussi drôles que spectaculaires, avec, en  toile de fond, un scénario qui rend hommage à ces figures anonymes que sont les cascadeurs (l’ancien métier de David Leitch, qui doubla notamment Brad Pitt et Matt Damon), tout en offrant une critique du monde hollywoodien. Dans le rôle du cascadeur, Ryan Gosling, tout en autodérision, fait des étincelles : l’interprète de Ken du récent Barbie est décidément un très grand acteur.  Impressionnant, rocambolesque  et hilarant. Steven Spielberg a, paraît-il, « adoré » ( Nous aussi !).

Recommandation : 5 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Border line de Juan Sebastián Vásquez et Alexandro Rojas- Avec Alberto Ammann, Bruna Cusi, Ben Temple, Laura Gomez…

Diego (Alberto Ammann) et Elena (Bruna Cusí) quittent Barcelone pour New York, dans l’espoir de démarrer une nouvelle vie. À leur arrivée sur le sol américain, ils se retrouvent interpellés par la Police des Frontières et soumis à un interrogatoire qui viendra peu à peu bousculer leurs certitudes…

Déjà remarqué en 2023 lors du festival Reims Polar et au cours de la dernière édition de Premiers Plans à Angers, Border Line débarque enfin en salles. Un premier film épatant du duo Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas où tout se joue quasiment à huis clos. La tension ne fait que grandir tout au long de ce thriller qui captive littéralement le spectateur jusqu’à un dénouement pour le moins inattendu. À coup sûr, l’un des films les plus impressionnants de ces dernières semaines.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Un p’tit truc en plus d’Artus - Avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi…

Pour échapper à la police, deux braqueurs en cavale, un fils, Sylvain (Artus), et son père, La Fraise (Clovis Cornillac), s’infiltrent dans une colonie de vacances pour adultes en situation de handicap mental, en se faisant passer, pour un nouveau pensionnaire (en ce qui concerne Sylvain) et pour l’éducateur spécialisé de ce dernier ( en ce qui concerne la Fraise). Ils pensent avoir trouvé la planque idéale… Ça va être, au contraire, pour eux, le début, des emmerdes, mais aussi d’une formidable aventure humaine qui va les changer à jamais.

Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Artus (parrain des Jeux Paralympiques et de Handicap international) a fait le pari d’une comédie qui se déroule dans un milieu qu’on n’a pas l’habitude de voir sur grand écran: celui du handicap mental. Pour l’humoriste, il s’agissait de montrer, que, comme dans Le Huitième jour de Jaco Van Dormael (1996), les personnes porteuses d’un handicap mental ont un imaginaire, une magie, voire même une folie qu’on ne rencontre pas ailleurs. La gageure de l’humoriste était risquée… Il la réussit haut la main : malgré une réalisation un peu plate, son film  est un petit  bijou d’humour, d’humanité, de vérité, de tendresse et de générosité, et le rire qu’il déclenche est aussi sain  que salvateur.  Tous publics à partir de 11 ans.   

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Une affaire de principe d’Antoine Raimbault- avec Bouli Lanners, Thomas VDB, Céleste Brunnquell…

Bruxelles, 2012. Le commissaire à la santé se retrouve limogé, du jour au lendemain. Scandalisé, José Bové (Bouli Lanners) décide de mener l’enquête. Aidé d’un assistant parlementaire, Fabrice (Thomas VDB), et d’une jeune stagiaire, Clémence (Céleste Brunnquell), l’homme politique va découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…

Antoine Raimbault aime les films tirés d’histoires vraies. Dans son premier long-métrage, Une intime conviction, il revenait sur le retentissant procès de Jacques Viguier et dirigeait un Olivier Gourmet criant de vérité en Éric Dupond-Moretti. Avec Une affaire de principe, il s’attaque cette fois au combat de José Bové, auteur de l’ouvrage Hold-up à Bruxelles, Les lobbies au cœur de lEurope (Éditions La Découverte). Un récit qui a directement inspiré ce film extrêmement documenté mais qui ressemble hélas davantage à un reportage de Complément denquête qu’à ce qu’un spectateur attend d’une fiction au cinéma, malgré la composition irréprochable de Bouli Lanners en José Bové.

Recommandation: 2 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Le tableau volé de Pascal Bonitzer - Avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, …

Commissaire-priseur dans une célèbre maison de ventes, André Masson (Alex Lutz) reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele, qui avait été volée par les nazis en 1939 à un collectionneur juif, a été retrouvée à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se déplace et se rend à l’évidence : l'œuvre est authentique. Elle  a été  inspirée au peintre autrichien par les fameux Tournesols de Van Gogh. Aussitôt c’est le branle-bas de combat. Masson comprend que certains de ses confrères vont essayer de mettre la main sur la toile. Un combat plein de suspense commence. Son ex-compagne et collègue Bertina (Léa Drucker) et sa stagiaire Aurore (Louise Chevillotte) vont l’aider à le mener. Parallèlement, le jeune ouvrier chimiste qui a découvert la toile et ne comprend rien au monde de l’art et aux millions d’euros qu’il brasse, va regarder la partie qui se joue, sans essayer de s’y immiscer. Pour lui, la famille et les copains vont continuer à valoir toutes les fortunes du monde … 

L’histoire véridique de cette toile retrouvée dans une maison ouvrière et remise sur le marché à un prix astronomique ne pouvait qu’inspirer un film au réalisateur et scénariste élégant, précis et raffiné de notamment Rien sur Robert, Petites coupures et Cherchez Hortense. Dommage que, parallèlement au monde « archi-friqué » de l’art, le cinéaste ait voulu s’aventurer dans le milieu prolétaire. Cela donne des va et vient entre les personnages de deux univers qui finissent par brouiller son récit. On le regrette d’autant plus que, comme à son habitude, le réalisateur a excellemment dirigé ses acteurs (Louise Chevillotte et Alexis Lutz en tête) et soigné ses cadres et sa photo.

Recommandation: 2 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Petites mains de Nessim Chikhaoui- Avec Lucie Charles, Alfred, Corinne Masiero…

Eva (Lucie Charles-Alfred) débarque comme femme de chambre dans un grand palace parisien. Sur place, elle fait connaissance avec ses collègues et notamment avec la peu commode Simone (Corinne Masiero). Lorsqu’un mouvement social vient bousculer la vie de l’établissement, toutes comprennent qu’elles vont devoir se serrer les coudes dans l’adversité…

Dans son premier long-métrage, Placés, le réalisateur Nessim Chikhaoui affichait déjà son goût pour le cinéma social en plaçant son intrigue dans un foyer pour mineurs. Changement de décor avec son nouveau film, Petites mains, qui se situe cette fois dans un palace. Mais ce ne sont pas les riches clients qui vont l’intéresser ici mais bien ces femmes de chambre, injustement invisibilisées. Si le film pêche parfois par sa naïveté, il séduit en revanche par le talent de ses différentes comédiennes (mention spéciale à la révélation Lucie Charles-Alfred) et à son ton résolument feel good.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • La fleur de Buriti de Jão Salaviza, Renée Nader Messora- Avec Ilda Patpro Kraho…

Récompensés à Cannes en 2018 pour Le Chant de la forêt, les cinéastes trentenaires Jão Salaviza et Renée Nader Messora poursuivent leur aventure cinématographique avec le peuple Kraho, qui tente de survivre au Nord du Brésil, malgré les menaces d’ennemis de toutes sortes, dont des agriculteurs voraces et des braconniers d’oiseaux exotiques. A mi-chemin entre documentaire, fiction et récit historique, La Fleur du Buriti raconte avec une poésie, une délicatesse et une beauté folles le quotidien d’un chaman, de sa femme et de sa soeur, et  aussi celui de leurs congénères, tout en se référant à leur histoire, souvent  dramatique depuis les années 40. Présenté au dernier Festival de Cannes, ce film bouleversant a obtenu un prix spécialement créé pour lui  dans la section Un Certain Regard. 

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet 

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