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Et aussi
- Argylle de Matthew Vaughn- Avec Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell, Henry Cavill, Dua Lipa…
Pour Elly Conway (Bryce Dallas Howard), l’auteure de romans d’espionnage à succès, le bonheur se cantonne à des jours paisibles passés devant son ordinateur, en compagnie de son chat Alfie. Mais lorsque certains services secrets s’aperçoivent qu’à travers les aventures qu’elle brode autour de l’agent secret Argylle (Henry Cavill), elle prédit, en fait, des histoires qui se réalisent dans la vie, c’en est fini de sa vie tranquille. Chaperonnée par l’espion Aiden (Sam Rockwell), la voilà embarquée, avec son inséparable Alfie, dans une course contre la montre aux quatre coins du monde pour tenter de neutraliser de dangereux tueurs. Ça va barder et valdinguer…
Champion hors catégorie des thrillers d’espionnage drôlissimes, inventifs et ultra-rythmés, le réalisateur britannique Matthew Vaughn récidive avec Argylle, qui sort cette semaine en France sur grand écran, avant d’être diffusé plus tard sur Apple TV. Disons-le sans ambages : ce film de 2h19 a toutes les chances de cartonner. Intrigue à tiroirs, punch-lines à tout va, rythme d’enfer, chorégraphies de combat, courses-poursuites et effets spéciaux éblouissants, musique enthousiasmante, décors grandioses, humour déjanté : tout en met plein la vue et décoince les zygomatiques. À ajouter, en plus, le charme et le brio XXL du cast, avec dans le rôle d’Elly Conway, Bryce Dallas Howard (pas revue sur grand écran depuis Jurassic World), dans celui d’Aiden, le génial Sam Rockwell, et dans celui du rôle-titre, l’irrésistible Henry Cavill. Jubilatoire et palpitant. Un modèle du genre!
Recommandation: 4 cœurs
Dominique Poncet
- Sous le vent des Marquises de Pierre Godeau- Avec François Damiens, Salomé Dewaels, Roman Kolinka…
Alain (François Damiens) est un comédien à succès qui doit jouer Jacques Brel dans un biopic consacré au célèbre chanteur. À l’occasion de ce tournage, son destin va se mélanger à celui de ce dernier, l’amenant à se rapprocher de sa fille Lou (Salomé Dewaels)…
Il se dégage une certaine délicatesse de la filmographie de Pierre Godeau (Juliette, Éperdument, Raoul Taburin). Son nouveau film, Sous le vent des Marquises, ne fait pas exception à la règle. Particulièrement émouvant, ce long-métrage au scénario assez surprenant (quelle bonne idée ce parallèle entre le personnage interprété par François Damiens et Jacques Brel) mérite le détour pour la seule présence de François Damiens, qui trouve ici l’un de ses meilleurs rôles. Une très belle surprise !
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
- A man de Kei Ishikawa- Avec Satoshi Tsumabuki, Sakura Ando, Masataka Kubota…
A man débute comme certains films romantiques dans une touchante et délicate douceur. Une jeune femme, mère d’un petit garçon, lie connaissance dans sa librairie avec un jeune homme à la fois doux et timide, très doué pour le dessin aussi. Ces deux-là vont s’aimer, c’est sûr, et effectivement, ils se marient et ont une petite fille. Mais voilà qu’un jour, ce jeune homme devenu quadra (ou presque) meurt écrasé par l’arbre qu’il abat. Au chagrin de sa veuve va s’ajouter pour elle, une nouvelle sidérante : en réalité, son époux n’était pas celui qu’il prétendait être. Afin de tenter de découvrir la véritable identité de l’homme qu’elle avait épousée, la jeune veuve demande à un avocat de l’aider dans sa recherche. Le film emprunte alors les codes du thriller pour nous offrir une investigation pleine de rebondissements …
Adapté du roman éponyme de Keiichiro Hirano, qui avait remporté, en 2018, l’équivalent du Prix Goncourt japonais, A man est un film riche et passionnant.
A travers une histoire singulière et émouvante, il dévoile des réalités sociales japonaises très peu connues en Occident, comme par exemple la difficulté des mères célibataires japonaises à se remarier, ou comme ce qu’on appelle là-bas le phénomène des « évaporés », un phénomène très répandu puisqu’il concerne les cent mille personnes qui, par an, sortent des radars de la société nipponne. L’intérêt d’ A man ne s’arrête pas à la richesse de son scénario. C’est aussi un film d’une beauté et d’une douceur renversantes. Sa photo est magnifique, ses cadres, choisis avec soin, ses dialogues ciselés et sa distribution idéale. Réalisé, en plus dans la veine des films d’enquête de l’âge d’or du cinéma japonais (comme Entre le Ciel et l’Enfer d’Akira Kurosawa), il n’est pas étonnant qu’il ait raflé huit prix aux derniers Japan Academy Prize, l’équivalent nippon des Oscars. Élégant et haletant, A man est un bijou de film. Son réalisateur, Kei Ishikawa, est une des étoiles montantes du cinéma japonais.
Recommandation: 4 cœurs
Dominique Poncet
- Le bonheur est pour demain de Brigitte Sy- Avec Laetitia Casta, Damien Bonnard, Béatrice Dalle…
Sophie (Laetitia Casta) mène une vie assez morne jusqu’au jour où elle rencontre Claude (Damien Bonnard), un homme qui la séduit par son charisme et sa personnalité. Elle en tombe folle amoureuse. Mais le prince charmant se révèle être un braqueur dont la vie bascule le jour où un homme est tué au cours de l’une de ses attaques. Plutôt que de fuir, Sophie décide de rester aux côtés de cet homme qu’elle aime passionnément…
Dans son troisième long-métrage, Brigitte Sy (Les Mains libres, L’Astragale) dirige Laetitia Casta, qui n’est autre que sa belle-fille dans la vraie vie. Devant la caméra de la réalisatrice, la comédienne se dévoile dans un type de personnage auquel le public n’était pas vraiment habitué. Celui de la femme paumée, prolo s’amourachant d’un mauvais garçon. Malgré son talent évident, l’actrice n’est pas totalement crédible dans ce film qui déçoit par ailleurs en raison d’un scénario assez faible. Mention spéciale toutefois à Béatrice Dalle, impeccable dans son rôle de belle-mère bienveillante.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Les lueurs d’Aden d’Amr Gamal- Avec Khaled Hamdan, Samah Alamrani, Abeer Mohamed…
Israa vit avec son mari Ahmed et leurs trois enfants dans le vieux port de la ville d’Aden, au Sud du Yémen. Entre les contrôles militaires, les rationnements d’eau et les coupures de courant, le quotidien est d’autant plus difficile pour eux, que n’étant plus payé par la télévision où il travaillait comme journaliste, Ahmed est devenu chauffeur, ce qui a entraîné une dramatique baisse de revenus pour sa famille. Quand Israa apprend qu’elle est enceinte d’un quatrième enfant, c’est la catastrophe…Sachant qu’il sera impossible d' assumer financièrement ce bébé, elle va chercher à avorter. Mais dans une ville sous l’emprise de la religion, cela va s’avérer difficile. Comment louvoyer entre les tabous et les interdits ?
Est-ce parce qu’au Yémen, à cause d’un cruel manque de moyens, l’industrie du cinéma n’existe pratiquement pas (le patrimoine cinématographique du pays se limite aujourd’hui à six ou sept films !) et que la pellicule doit être rentabilisée ? Quoiqu’il en soit, avec Les lueurs d’Aden, Amr Gamal (10 Days before the Wedding en 2018 ) a fait d’une pierre deux coups. Non seulement, par le biais d’un scénario nourri par une histoire vraie, il nous donne à comprendre la difficile problématique des femmes yéménites placées dans l’obligation d’avorter, mais il nous livre, en même temps, une chronique sur le difficile quotidien des Adenais. Cette intégration d’une fiction dans une œuvre quasi-documentaire (ou l’inverse, comme on voudra) donne un film passionnant de bout à bout, non pas confus, mais au contraire très maîtrisé. Il faut s’y précipiter d’autant que les témoignages sur le Yémen d’aujourd’hui sont rarissimes. Puissant, intense et poignant.
Recommandation: 4 cœurs.
Dominique Poncet
- They shot the piano player de Fernando Trueba, Javier Mariscal- Animation
Francisco Tenorio Jr. était un célèbre pianiste brésilien dans les années 60 et 70. Mais à la veille du coup d’Etat en Argentine, ce virtuose a mystérieusement disparu. Des années plus tard, un journaliste new-yorkais décide de prendre les choses en main en enquêtant sur cette sombre affaire…
La figure de Francisco Tenorio Jr. est bien connue des amateurs de bossa nova. Sa musique est certainement aussi célèbre que son étrange disparition, survenue en 1976, à la veille du coup d’Etat en Argentine. Une époque bien sombre en Amérique Latine où plusieurs pays sont tombés sous le joug des régimes totalitaires. Fernando Trueba (Belle Époque) et son complice Javier Mariscal ont eu l’excellente idée de choisir la forme animée, et non celle du documentaire comme cela devait être le cas au départ, pour raconter l’enquête autour de la disparition de Francisco Tenorio Jr.. Tenant en haleine le spectateur du début jusqu’à la fin, They Shot The Piano Player séduit par son inventivité. Un film surprenant à plus d’un titre.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
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