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4/5

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  • Le dernier des juifs de Noé Debré - avec Agnès Jaoui, Michael Zindel, Solal Bouloudnine…

Bellisha (Michael Zindel) a vingt-sept ans et mène une existence des plus oisives. Il vit seul avec sa mère Giselle (Agnès Jaoui) dans une cité où ils sont les derniers représentants de la communauté juive. Lorsqu’elle s’en rend compte, elle demande à son fils de tout faire pour qu’ils quittent eux aussi ce quartier. Mais c’est sans compter sur la nonchalance de Bellisha…

Scénariste pour Kim Chapiron (La Crème de la crème), Jacques Audiard (Dheepan), Yvan Attal (Le Brio) ou encore Michel Hazanavicius (Le Prince Oublié), Noé Debré signe, avec Le Dernier des Juifs, son premier long-métrage en tant que réalisateur. Cette comédie aux accents autobiographiques surprend dans sa manière d’aborder avec finesse des thèmes assez graves comme l’antisémitisme. En anti-héros à la croisée de Candide de Voltaire et Gaston Lagaffe, Michael Zindel s’impose comme une révélation. L’une des meilleures surprises du cinéma français en ce début d’année.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Iron Claw de Sean Durkin- Avec Zac Efron, Jeremy Allen White, Lily James, Harris Dickinson…

Au début des années 80, quatre frères, Kevin, David, Mike et Kerry von Erich vivent sous la domination de leur père, un dur de dur sans état d’âme, obsédé par l’objectif que l’un de ses rejetons devienne champion du monde de catch. Son emprise est telle que pour devenir les rois du ring, trois de ses fils, ignorant leurs souffrances physiques et psychiques, vont prendre des risques inconsidérés pour tenter de satisfaire  son ambition… Tous les trois y laisseront leur vie. Seul l’aîné échappera à la mort, grâce à une femme qui saura lui apprendre l’amour, la douceur de vivre, et les joies de la paternité…

Pour son troisième film, l’américano-canadien Sean Durkin propose un biopic qui raconte l’histoire vraie (et tragique) de la famille von Erich , une famille de catcheurs très populaire qui, dans les années 80 vit périr tous ses fils (sauf un) pour tenter d’atteindre l’objectif que leur avait fixé leur implacable père. Outre que ce film, tendu d’un bout à l’autre, offre de belles et très spectaculaires séquences de combats de catch et qu’il exalte le courage et la virilité, il se regarde aussi comme une chronique bouleversante sur la masculinité, et se reçoit comme une magnifique ode à la fraternité. Les comédiens sont tous formidables, à commencer par  Zac Efron totalement métamorphosé par le corps d’athlète qu’il s’était  sculpté pour tenir son rôle de champion. Palpitant et touchant.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Captives d’Arnaud des Pallières- Avec Mélanie Thierry, Josiane Balasko, Marina Foïs, Yolande Moreau…

Paris, 1894. Fanni (Mélanie Thierry), jeune femme sans histoire, se laisse enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière. En vérité, elle a une idée bien précise en tête. Celle de retrouver sa mère Camomille (Yolande Moreau), enfermée depuis des années dans cet asile, et la faire sortir avec elle. Une évasion qui doit avoir lieu au cours du traditionnel bal costumé de la Salpêtrière qui se tient tous les ans…

 En 2019, la romancière Victoria Mas publiait Le Bal des folles, qui revenait sur cette étrange soirée qui se tenait chaque année à l’Hôpital de la Salpêtrière et au cours de laquelle les pensionnaires étaient exhibées à la manière d’animaux de cirque. Un vrai succès de librairie, adapté deux ans plus tard par Mélanie Laurent et sorti directement sur Prime Video. Captives, le nouveau film d’Arnaud des Pallières, n’est pas une nouvelle adaptation du roman de Victoria Mas mais il en reprend la même idée de départ. Ce « bal des folles » au cours duquel les femmes étaient montrées comme des créatures toutes plus bizarres les unes que les autres sert de toile de fond à ce drame d’époque impeccablement maîtrisé. Réalisateur singulier, connu notamment pour son travail en tant que documentariste (à l’image du récent Journal dAmérique, sorti il y a seulement quelques semaines en salles), Arnaud des Pallières signe ici un film dense et fort, porté par un incroyable casting d’actrices. Une œuvre dont le spectateur ne ressort pas indemne.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • La Grâce de Ilya Povolotsky- Avec Maria Lukyanova, Gela Chitava…

Un père  et sa fille adolescente,  sillonnent la Russie à bord d’un van hors d’âge qui contient tous leurs biens, et aussi le matériel d’un cinéma itinérant. Profitant du fait qu'Internet ne soit pas encore installé partout dans le pays, ils organisent des projections de films déjà sortis, en plein air, dans les villages les plus reculés. De brèves rencontres ponctuent la solitude de ces deux taiseux. Leur existence va pourtant basculer sur la mer de Barents…

Comment ne pas se laisser prendre au charme de ce film qui se déroule dans des paysages semi-désertiques (montagneux ou pas) d’une beauté aussi austère que sidérante, et qui s’écoule avec une majestueuse lenteur, celle du rythme de l’existence de deux êtres fascinants dans leur façon, si résignée, d’accepter leur pauvre destin. On aura beau ignorer, jusqu’au bout, à peu près tout de l’identité de ces deux là (sauf leur lien de parenté et leur profession), cela ne viendra pas entamer la curiosité sidérante qu’ils ne cesseront de susciter, jusqu’à la séquence finale qu’il serait impardonnable de révéler. Miracle d’un grand film ! Unique long métrage russe présenté cette année à Cannes, La Grâce est le premier opus de fiction d’un réalisateur dont il faut retenir le nom: Ilya Povolotsky. Éblouissant et hors temps.

Recommandation: 4 cœurs

D. Poncet

 

  • Un coup de dés d’Yvan Attal - Avec Yvan Attal, Guillaume Canet, Maïwenn, Marie-Josée Croze…

Mathieu (Yvan Attal) et Vincent (Guillaume Canet) sont les meilleurs amis du monde. Mais cette relation est mise à mal lorsque Mathieu découvre que Vincent trompe sa femme Delphine (Maïwenn) avec la jeune et belle Elsa (Alma Jodorowsky). Les choses dégénèrent quand cette dernière est retrouvée sans vie. Le début d’un terrible engrenage qui aura d’importantes répercussions dans la vie de Mathieu, Vincent et leurs proches…

Il y a deux ans, Yvan Attal réalisait Les Choses humaines, brillante adaptation du roman éponyme de Karine Tuil. Certainement l’un de ses meilleurs films en tant que réalisateur tant il parvenait à analyser de manière remarquable les nombreux rouages du système judiciaire français. Malheureusement, son nouveau long-métrage, Un coup de dés, n’est pas tout à fait à la hauteur du précédent. Assez intriguant dans sa première partie et dans sa volonté de s’inscrire dans le registre du film noir, il finit par décevoir en raison d’un scénario assez incohérent et d’une mise en scène peu inspirée. Heureusement, comme toujours, Yvan Attal se révèle un bon directeur d’acteurs, offrant des rôles d’une belle complexité à ses comédiens.

 Recommandation : 3 cœurs

 Antoine Le Fur

 

  • Vivre avec les loups de Jean-Michel Bertrand - Documentaire.

Après La Vallée des loups et Marche avec les loups, Jean-Michel  Bertrand clôt sa trilogie  sur son animal de prédilection. Dans ce dernier volet, ce montagnard solitaire nous annonce que, du fait de la prolifération un peu partout en France de ce canidé sauvage, il va falloir apprendre à vivre avec. Ce faisant, dépassant les postures polémiques, il nous invite à percevoir différemment la nature qui nous entoure et les espèces animales qui l’habitent. Pas d’anthropomorphisme, pas de militantisme gnangnan, encore moins de commentaires pontifiants, mais une invitation, simple, directe et chaleureuse à réfléchir sur la nature et ceux qui la peuplent. Est-il nécessaire de préciser que la photo du film est magnifique et son contenu passionnant ?  

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet 

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