Tamara
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Thème
Tamara (Héloïse Martin) a quinze ans, l’énergie de son âge, un visage d’ange, de magnifiques cheveux, mais… mais, en regard des canons de beauté actuels, elle est trop potelée. En une autre époque, celle des Marilyn Monroe et autres Gina Lollobrigida, ces rondeurs auraient été un atout. Pour une jeune ado d’aujourd’hui, elles sont devenues une torture. Au lycée, Tamara est un objet incessant de moquerie, ce qui l’obsède jour et nuit.
Un jour, pour essayer de faire taire les mauvaises langues, elle fait le pari, avec sa meilleure amie, de séduire le premier garçon qui passera la porte de sa classe.
Manque de pot, ou, au contraire, grand coup de chance, ce garçon s’avère être le plus beau mec du lycée, un certain Diégo (Rayanne Bensetti).
La gageure va être plus difficile, mais…
Entre les méchancetés de ses camarades, les conseils fumeux de sa petite sœur et la « couvade » excessive de sa mère (Sylvie Testud), Tamara va passer une drôle d’année…
Points forts
- Même si la comédienne choisie pour incarner la Tamara du film n’a pas le surpoids de la Tamara de la BD dont elle est inspirée, il est assez réjouissant que, pour une fois, ou presque, l’héroïne d’un film ne soit pas une fille « mincissime ». Voilà de quoi réconforter une grande partie de la gente féminine, qui se culpabilise aujourd’hui pour quelques kilos de trop. De trop, d’ailleurs, par rapport à qui ? A quoi ?...
- Un film qui parle de l’adolescence, de ses problèmes et de ses aspirations, voilà qui n’est pas non plus si courant sur les écrans. « Tamara » devrait intéresser les parents d’enfants de cet âge qu’on dit si ingrat….
- Il suffit de fréquenter un peu les ados pour s’apercevoir que le ton du film est juste. La génération des quinze-vingt ans devrait donc, aussi, s’y retrouver.
- Alexandre Castagnetti , qui est musicien, a le sens du rythme. Sauf au début où, volontairement, il « clipe » la séquence d’ouverture, façon Beyonce, son film avance à bonne allure. Ni trop rapidement, ni trop lentement. Ça repose de toutes ces comédies tournées à toute vitesse, caméra à l’épaule, avec des mouvements intempestifs et des flous volontaires à tout va.
- La fantaisie visuelle de certaines séquences de ce « Tamara ». Elles rajoutent du peps au film, qui n’en manque déjà pas.
- Le plaisir du film repose aussi sur sa distribution, qui, outre la jeune Héloïse Martin et Rayanne Bensetti (le très sexy vainqueur 2014 de « Danse avec les stars »), inclut Sylvie Testud et Bruno Salomone; sans surprise, tous deux excellents.
Quelques réserves
- La lourdeur de certaines scènes, la teneur trop racoleuse de certaines autres et aussi, l’inutile crudité de quelques uns des dialogues.
- Les fans de la BD reprocheront sans doute au réalisateur de ce « Tamara » de ne pas avoir eu le courage de choisir, pour le rôle-titre, une comédienne qui soit, comme leur héroïne de papier, en vrai surpoids, autrement dit, obèse.
Encore un mot...
- Un film sur l’adolescence qui sonne juste ! Voilà qui est réjouissant ! D’autant plus que sous ses dehors (assumés) de comédie romantique, ce « Tamara » donne une jolie leçon sur la futilité des apparences. Ceux qui souffrent de complexes devraient y prendre de la graine, et se sentir mieux dans leur peau.
- Sur un plan purement cinématographique, ce « Tamara » séduit aussi par son interprétation. Une jeune actrice, Héloïse Martin, s’y révèle, et Rayane Bensetti y confirme son talent d’acteur et sa belle photogénie.
Au festival d’Angoulême où il avait été projeté en avant première, « Tamara » avait reçu un chaleureux succès. Espérons que ce bel accueil dans un festival de cinéma haut de gamme, augurera, pour ce film tous publics, d’une belle carrière en salles.
Une phrase
« Les héros adolescents m’ont toujours touché car leurs émotions sont décuplées par le caractère nouveau de chaque expérience. Je voulais depuis longtemps aborder les états d’âme de cet âge au cinéma : l’acceptation de soi, de la vie, ou pas !.. » ( Alexandre Castagnetti).
L'auteur
Réalisateur, scénariste, compositeur, acteur, chanteur et humoriste : le moins qu’on puisse dire est qu’ Alexandre Castagnetti a plusieurs cordes à son arc. Avant de réaliser son premier long métrage, « L’Incruste », en 2004, ce diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris s’est d’abord essayé, sur le web, puis sur scène, à la chanson. C’est d’ailleurs par ce biais qu’il va acquérir sa notoriété. En 2007, il décide de poster, chaque semaine sur Internet, une chanson humoristique qui fait référence à l’actualité de la semaine, et cela, en duo avec son copain de toujours, Clément Marchand. Le succès de ces séquences assez déjantées lui vaut d’être choisi pour réaliser la première saison de la série « les Invincibles », pour Arte.
Il retrouve le cinéma en 2013 avec « Amour et turbulences », qu’il écrit et réalise. En 2014, ce sera « Le Grimoire d’Arkandias » et cette année, « Tamara », qu’il a adapté de la bande dessinée éponyme de Zidrou et Darasse (éditions Dupuis).
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