Les âmes féroces
Parution en août 2024
267 pages
21,50 Euros
Infos & réservation
Thème
Nous sommes à Mercy, petite ville où il ne se passe jamais rien ; des gens sans histoire, un taux de criminalité très bas, peu ou pas de vols… Et pourtant un corps vient d’être retrouvé au milieu des iris sauvages par la Shérif : c’est celui de Léo (Léonarda de son prénom complet). C’est le Printemps, la première des quatre saisons qui vont ponctuer cette enquête dans ces rues sans histoires aux demeures toutes propres, avec des familles qui semblent n’avoir jamais eu de mauvaises pensées. Lauren, entre travail et vie privée, nous entraîne dans Mercy.
Nous suivrons, au gré des trois autres saisons, trois personnages apportant leur éclairage à ce meurtre.
Points forts
- La construction de ce roman du Printemps à l’Hiver avec ses 4 personnages qui sont au cœur de l’intrigue ; l’emploi du « je » par chacun donne une grande force au récit.
- Les personnages nombreux mais bien composés :
- La Shérif (e) Lauren Hobler, physique impressionnant, un poste délicat car il n’est pas facile d’ être une femme shérif dans une Amérique plutôt machiste ; elle est lesbienne, amoureuse de sa compagne brisée par un ex-mari violent, et donc se soucie beaucoup des femmes battues.
- Benjamin, c’est l’Eté, le professeur de littérature ; de famille aisée, il vient de New-York. Ses élèves et étudiantes en raffolent. Mais une ombre au tableau, un passé douteux en fait un suspect idéal.
- Emy, la meilleure amie de Léo, elle c’est l’Automne. Jeune fille populaire au Lycée, elle a fugué jeune, méprise quelque peu ses parents obsédés par leur statut social ; elle se décrit comme une perverse manipulatrice mais dévoilera des secrets de famille.
- Seth, le père endeuillé, doux,il est l’Hiver. Il souffre de son déclassement dans la société à la suite de la faillite de son garage, puis du départ de la mère de Léo dont il était follement amoureux.
- Les thèmes abordés : les relations homme/femme, parents/enfants, enseignants/élèves, l’homosexualité, les amitiés.
- Enfin, l'écriture.
Quelques réserves
Aucune réserve pour ce petit roman qu’on ne peut lâcher après l’avoir savouré avec bonheur.
Encore un mot...
L’originalité de ce récit au gré des 4 personnages symbolisés par les quatre saisons nous donne un récit social éblouissant. Ce n’est pas une enquête classique, mais une analyse des pensées de chaque personnage. D’une petite ville, Marie Vingtras réussit à rendre toutes les noirceurs, les zones d’ombre et les secrets qui y sont enfouis.
Ce deuxième roman, relativement court, est comme le précédent d’une grande intensité : combien peut être grande la férocité de l’âme humaine derrière les lumières et les façades.
Ce livre est un bijou de narration, d’une écriture subtile.
Une phrase
« Il était 15 heures, nous étions le 26 avril 2017. La date restera gravée dans ma mémoire à moins qu’elle ne soit chassée par une autre date pire encore…. A croire que la criminalité s’est arrêtée un jour aux portes de la ville, a pesé le pour et le contre et s’est dit qu’il n’y avait pas assez de potentiel sur place pour perdre son temps… » p . 14
« C’était mon premier mort et, autant que je m’en souvienne, c’était le premier meurtre de cette ville depuis un paquet d’années. Cette bonne ville de Mercy, trois mille neuf cent soixante-quatorze âmes hier, trois mille neuf cent soixante-treize aujourd’hui. Une ville calme, endormie presque, avec ses deux clubs de bingo, son association de vétérans et sa shérif qui préfère les femmes ». p. 18
« Je ne suis plus loin de la terre ferme, je revois Léo filer à côté de moi sur ses patins pour arriver en premier, je jurerais qu’elle est là à m’attendre. » p. 266
L'auteur
Marie Vingtras, née à Rennes, est avocate et vit à Paris. Après Blizzard en 2021 grand succès critique et public, Les âmes féroces est son deuxième roman.
Sur Culture-Tops :
Ajouter un commentaire