Le rêve du jaguar

Vénézuela. La foisonnante et légendaire saga de la famille de l’auteur
De
Miguel Bonnefoy
Editions Payot-Rivages
Parution le 21 août 2024
295 pages
20,90 €
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Tout commence sur les marches d’une église au Venezuela.Teresa, une mendiante muette, recueille un nouveau-né abandonné ; elle y voit la possibilité d’amadouer les passants. Elle l’appelle Antonio. Élevé dans la misère, Antonio travaille très jeune : piroguier, manutentionnaire lors de l’édification d’un mur à l’arrivée du pétrole, homme à tout faire dans une maison de passe. 

Le passage d’un marin sera l’occasion de nouvelles rencontres : Antonio va apprendre à lire, écrire. Avec des capacités intellectuelles hors normes, il deviendra médecin, l’un des plus grands chirurgiens de son pays. Antonio rencontrera l’amour avec Ana-Maria , jeune fille battante et obstinée qui sera médecin elle aussi, la première femme médecin dans l’Etat de Zulia.

Points forts

 Les personnages et le cadre !

  • Antonio l’enfant au destin épique : son ascension à travers une vie incroyable vers ce métier de chirurgien, ses combats contre la dictature, l’homme sage qui construira une université dont il sera recteur.
  • Ana-Maria et sa famille ; des personnages hauts en couleurs. Première femme médecin-gynécologue, elle luttera en faveur de l’avortement malgré des lois répressives.
  • L’amour entre ces deux personnes : « Je ne me marierai qu’avec l’homme qui me racontera la plus belle histoire d’amour » dira la jeune fille… Antonio relèvera le défi, scellant leur union.
  • La naissance de leur fille Vénézuela née en 1958 le jour de la libération du pays après une dictature.
  • Des personnages secondaires hauts en couleurs, attachants et parfois invraisemblables. Par exemple : un pingouin ayant nagé « depuis les pôles jusqu’aux eaux des tropiques » qui a un rôle dans l’histoire, la prostituée aux longs cheveux roux, l’orphelin Pedro Clavel futur révolutionnaire.
  • Cristobal, double de l’auteur, qui narre l’odyssée de sa famille.
  • Un style éblouissant, une langue merveilleuse, très imagée.

Quelques réserves

Personnellement je n’en ai pas… Il faut se laisser porter par cette histoire qui peut paraître parfois invraisemblable.

Encore un mot...

 Le rêve du jaguar ne se résume pas : il se lit tel un conte. C'est l'Histoire avec mille histoires tout autour. Antonio Borjas Romero a bien existé et une rue porte son nom. Miguel Bonnefoy s’inspire de la vie de ses ancêtres, de ses parents, porté par la légende familiale.

Une phrase

  • « Au troisième jour de sa vie, Antonio Borjas Romero fut abandonné sur les marches d’une église dans une rue qui porte aujourd’hui son nom. Personne ne peut dire précisément à quelle date il fut trouvé, on sait seulement que tous les matins, toujours au même endroit, une femme misérable avait l’habitude de s’asseoir là pour déposer une écuelle en calebasse et tendre une main fragile aux passants ». p. 13

  • « Je ne connais rien aux romans, répondit-elle. Mais je sais que les paysans de Maracaibo sont persuadés que, dans toute portée de chats, il y a un jaguar. La mère, prudente, l’isole, le chasse, pour l’empêcher de dévorer les autres. Il grandit différemment. Il s’émancipe. Ce sont les bâtisseurs de cette ville. On est tous fils d’un rêve de jaguar. » p. 289

L'auteur

Miguel Bonnefoy, né en 1986, est un auteur français et vénézuelien. De mère vénézuélienne et d’un père chilien, il a fait ses études dans les lycées français de l’étranger. Il écrit donc en français. Ce livre est son cinquième roman après Sucre noirHéritagesLe voyage d’Octavio et L’inventeur. Il est traduit dans de nombreux pays.

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