Monsieur de Pourceaugnac
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Thème
Monsieur de Pourceaugnac, un avocat de Limoges, est une sorte de "bourgeois gentilhomme » provincial qui arrive à Paris. Il a été choisi par un homme qu’il n’a jamais rencontré, pour lui faire épouser sa fille, Julie, qu’il n’a jamais vue. Mais pourquoi avoir misé sur cet inconnu alors qu’elle aime un jeune parisien, Éraste, parfait sous tous rapports? Pourceaugnac est à peine plus fortuné que lui. Mais c’est justement ce « petit plus » d'argent qui tente le papa très près de ses sous et indifférent au bonheur de sa fille.
Dans cette comédie-ballet écrite par Molière en 1669, jouée devant le roi, au château de Chambord, et mise en musique par Lully, les stratagèmes et péripéties se succèdent pour empêcher le mariage. Pourceaugnac, fort malmené, en verra " des vertes et des pas mûres ».
Points forts
Dès le début, nous comprenons que la qualité sera là. La cohérence et l’harmonie entre cette troupe du Théâtre de l’Éventail, très active, basée à Orléans, et l’ensemble musical baroque: La Rêveuse, séduisent. Comédiens et chanteurs sont au même niveau de talent et de justesse. C’est simple, sans esbroufe mais mine de rien, rempli de références théâtrales empruntées à la commedia dell’ arte, aux masques, au carnaval, au théâtre de tréteaux, aux marionnettes napolitaines …
Les thèmes de Molière nous parlent encore aujourd’hui quand Pourceaugnac débarque en gros naïf à la capitale et que des médecins à la mode le persuadent qu’il est malade. De nos jours, on lui dirait qu’il est allergique au gluten ou bien, il serait gavé de quinoa et purgé au citron chaud le matin.
Molière raille aussi sa polygamie car au moins deux anciennes épouses avec des marmots viennent réclamer leurs droits. Sans parler de la parodie du procès fait à Pourceaugnac.
Quelques réserves
Pourquoi faire un entracte dans ce spectacle de 2h10 ? Il n’y a pas de changement de décor et la buvette est fermée…. Resserrer , enlever une quinzaine de minutes et jouer sans entracte renforcerait le rythme ( déjà bien présent).
Les clins d’oeil musicaux aux chansons d’Edith Piaf « Mylord » et « La vie en rose », n’apportent rien. Certes, ils sont brefs.
Et le géant à la fin, venu des spectacles de rue, est moins efficace que tous ces comédiens danseurs et mimes avec leurs beaux masques et leur cocasserie.
Trop de clins d’oeil pourraient tuer le coup d’oeil.
Encore un mot...
C’est un plaisir de revoir, ou de découvrir cette pièce peu jouée et dont la mise en scène réussit à nous faire vivre un ton que l’on imagine assez proche de l’époque de Molière et de Lully.
Une phrase
« Dans ce pays, on commence par pendre les gens et on les juge après ».
L'auteur
Notre monument national: Molière! Notre Shakespeare ! Et il nous est rappelé dans la pièce, qu’il avait lu Descartes et ses « esprits animaux »...
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